Daniela Yohannes : Eternal Space.

« […] Ma pratique me permet d’explorer des récits romanesques, et ainsi supprimer toute limitation et frontière concrète. Je fais de l’art afin d’essayer de me comprendre moi-même, mon environnement et l’infinité du monde. […] Je peins des personnages qui enquêtent et font face au vide. Je peins des personnages qui sont des facettes de moi-même, mais pas sur terre. Je peins des caractères qui découlent d’une longue et lointaine aspiration à la liberté. » (Extrait de la « Note d’intention» de Daniela)

Publié le
Catégorisé comme Syncretics

fais-moi taire si tu peux

« Une conversation raisonnée sur la façon dont artistes et conservateurs de tous horizons représentent traumatismes collectifs et injustices raciales serait, dans un monde idéal, une occurrence régulière dans les musées et les écoles d’art. [Aussi, c’est une tannée profondément puritaine et anti-intellectuelle que] d’émettre un jugement moral avant tout effort de compréhension esthétique. L’on peut considérer les œuvres d’art comme des indicateurs de privilège racial, sexuel et de classe – je le fais souvent. Mais, supposer que des appels à la censure et à la destruction constituent une réponse légitime à l’injustice perçue, nous entraine sur un chemin bien sombre. » Coco Fusco

Hacker se(s) d(r)oit(s).

AFRICA’SOUT ! Est un espace dynamique de création chargé d’amorcer + créer des idées radicales qui nourrissent notre rapport à l’Afrique. En soulignant l’urgence des questions sociales et politiques, AFRICA’SOUT ! croit, comme nous, en « l’activisme imaginatif ». Et nous sommes plus que ravis d’avoir collaboré au court format de curation à découvrir sur instagram : @africasout. <3

AFROFUTURISME CLANDESTIN (2/2)

En octobre dernier, nous avons sous-titré en français le film « Space is the Place » de Sun Ra. Il était temps que nous le partagions avec vous! / Mais comme nous apprécions la causette, nous profitons aussi de l’occasion pour partager quelques pensées abordées dans un discours à Johannesburg lors des conférences Black Portraitures III en novembre 2016.

AFROFUTURISME CLANDESTIN (1/2)

En octobre dernier, nous avons sous-titré en français le film « Space is the Place » de Sun Ra. Il était temps que nous le partagions avec vous! / Mais comme nous apprécions la causette, nous profitons aussi de l’occasion pour partager quelques pensées abordées dans un discours à Johannesburg lors des conférences Black Portraitures III en novembre 2016.

L’amour et la violence

« Tout ce que je me rappelle, c’est l’indicible douleur […]. Oui, cela représente véritablement quelque chose, quelque chose d’indicible, dans une nation anglo-teutonique et antisexuelle, d’être né noir. Très bientôt, sans même vous en rendre compte, vous abandonnez tout espoir de communion. Les Noirs, pour la plupart, baissent les yeux ou les lèvent au ciel, mais ne se regardent pas les uns les autres, et les Blancs, pour la plupart, détournent le regard. Et l’Univers est comme un tambour creux. Il n’y a aucun, absolument aucun moyen, me semblait-il alors et m’a-t-il encore parfois semblé depuis, de vivre normalement, d’aimer […] ou d’être aimé. »

l’afrofuturisme en 3 points EXPANSION(S)

La SF et autres genres fantasy ont aujourd’hui cessé d’etre une contre-culture, perdant de leur caractère alternatif et parfois subversif. Toutefois, l’idée de durabilité écologique, en «rapprochant» significativement l’avenir, pose une urgence a changer le présent, ici et maintenant. Ce à quoi s’ajoute la démocratisation d’un certain nombre de savoirs & pratiques et l’explosion des styles & références qui ont fait évoluer la notion de marge (espaces dématérialisés, communautés virtuelles, etc.). L’AFROFUTURISME engage ainsi un changement global, créatif et d’actions. Prenant le parti de ceux qui pendant des siècles, marginalisés, ont incarnés l’altérité, il s’adresse plus que jamais à l’ensemble du monde. Inclusif et foisonnant, hétérogène et décomplexé, trans- (au sens premier de traversée), il nous invite à performer le monde.

l’afrofuturisme en 3 points CONCEPTUALISATION

L’afrofuturisme se fait (re-)connaître par son rapport à la fiction, voire à la science-fiction. Plus qu’une échappatoire, il propose des alternatives à un présent qui, au pire nous refuse toute existence, au mieux échappe à notre influence. C’est l’avènement de nouveaux imaginaires comme outils de remise en question et de critique, pour de nouvelles narrations de l’histoire. Fait d’auteur.e.s qui, opiniâtres, proposent de nouvelles représentations du monde – plus ou moins radicales mais toujours neuves – l’afrofuturisme permet d’envisager, d’imaginer et de faire advenir le monde autrement. Par delà le songe, il devient méthodologie prospective.

l’afrofuturisme en 3 points INCARNATION

L’afrofuturisme est d’abord l’affaire de parcours individuels. Entre fantasmes personnels, provocation et leadership, il est le fait de personnalités fortes et libres dont la mission n’est autre que d’insuffler à chacun le courage nécessaire à sa propre émancipation, à son auto-définition. Jouant des lois et des habitudes communes ou imposées, écrivant leur propre mythologie, leur modèle sert à lui seul de manifeste. Musiciens, ils feront de l’engouement pour la « black music » le levier de diffusion de leur message – éclectique, impossible, dense. L’afrofuturisme se pose dès lors comme un mode de vie original et auto-déterminé : c’est la force du mythe.

Neals Niat : Follow The Story Between The Lines…

« Je dessine depuis que je suis tout petit, ça a toujours été une passion, qui est devenue depuis quelques années quelque chose de plus concret. Mes œuvres étant en grande partie inspirées de mon enfance passée au Cameroun et du monde qui m’entoure, il m’a toujours paru évident de travailler en noir et blanc, un peu comme des VHS : j’appelle ça la « Monochromatic Visual Metaphor ». Je veux transmettre ma richesse culturelle à travers mon travail de façon ludique. » Neals