Art by Krigga : balance your equation

“J’ai vraiment commencé à m’intéresser au collage quand je me suis mis à étudier l’alchimie. L’idée de prendre une “prima materia” et de la transmuter en quelque chose de nouveau m’est apparu comme une évidence. J’ai toujours été fasciné par l’esthétique du collage, et j’étais naturellement doué pour ça. Ce qui m’a définitivement motivé c’était le manque de visages et de corps noirs au sein d’une telle expression.” Krigga

Appropriation culturelle : quelles pratiques pour quelles conséquences ?

« Une adolescente japonaise qui porte un tee-shirt floqué du logo d’une grosse compagnie américaine n’est pas la même chose que Madonna qui porte le bindi comme si elle en était à l’origine. La différence, c’est l’histoire et le pouvoir. La colonisation a rendu les cultures occidentales anglo-saxonnes puissantes et convoitées. L’ignorance d’une culture est un fardeau pour les asiatiques, les africains et les peuples indigènes, et est méconnue d’une majorité des descendants européens […]. Peu importe d’où vient l’appropriation. Si une culture dominante sophistique des éléments au hasard (un style de robe, une manière de parler, un style de musique) de ma culture […], mais d’un autre côté dédaigne ma façon d’être et cherche à me marginaliser, c’est clairement une insulte ». Tamara Winfrey Harris

Afro-futuristes Anonymes

“Pour le meilleur ou pour le pire, on parle souvent de moi comme le premier auteur de science-fiction africain-américain. On retrouve pourtant [au sein] ce que l’on qualifie généralement de proto-science fiction, un certain nombre d’auteurs noirs. [M. P. Shiel, Martin Delany, Sutton E. Griggs, Edward Johnson…] Je crois avoir entendu Harlan Ellison [NDLR : auteur américain de science-fiction] affirmer que dans la génération pulp, nous connaissons des dizaines d’écrivains, mais uniquement par leurs prénoms […] Ainsi nous n’avons tout simplement aucun moyen de savoir [combien] étaient noirs, hispaniques, femmes, natifs Américains, asiatiques… C’est l’apanage des écrivains. » Samuel R. Delany

Cheval de feu

Le plus dur n’est pas la réussite, ni même la volonté de réussir. C’est être intelligible à soi-même, accepter et admettre que l’on peut réussir qui constituent le véritable challenge. Se chercher, se connaître, se connecter, afin de comprendre et concevoir le monde. Se laisser un instant submerger par l’ivresse de l’élan pour franchir les étapes, tel un parcours d’obstacles. Magnifier l’épreuve de l’apprentissage, de la volonté et du courage, par l’élégance du geste de la transmission et du partage. Et puis… écouter son cœur, sa voix intérieure… N’est-ce pas cette intelligence qui nous apporte amour, force, protection, confiance et bonheur ?

Au coeur du corps

Le clitoris est le seul organe humain ayant pour unique fonction le plaisir. Mais qu’est-ce que le plaisir au féminin et comment y accéder ? Avant tout, en s’accordant des droits : Le droit de se définir soi-même, afin de s’affranchir de l’excision intellectuelle et psychologique où nous enferment les carcans de la société, de la religion et de l’éducation ; le droit de parvenir à une meilleure connaissance et une acceptation du corps féminin dans toute sa multiplicité, gage de l’estime et de l’amour de soi, nous menant à une connexion avec notre moi intérieur, notre être intime et par là même avec l’Autre.

Boréale tropicale

Toute œuvre produite par la volonté humaine est le fruit du rêve et de l’imagination. Le talent ou le don, la créativité, le travail et la ténacité transforment la chimère en réalité. Mais c’est par la conscience de leur rôle et de leur place dans l’Histoire de l’humanité que les Africains et afro descendants peuvent se réapproprier le rêve et la pensée, se subjuguer, se dépasser, se projeter : de la fiction au réel, de la terre à la conquête de l’espace ! Réconcilier science et spiritualité…

Entre les lignes

S’affranchir des préjugés pour aller au-delà des apparences, chercher la lumière pour tendre vers la Connaissance, sortir de l’ignorance et prendre la mesure de notre puissance. Oui, il faut se donner les moyens d’arriver à une conscientisation qui passe par l’accès à la connaissance. Prendre le temps, avoir le luxe de la réflexion et chercher l’information. La recherche et l’analyse critique du passé nous apportent la connaissance nécessaire à la compréhension de notre présent et établissent l’héritage garant de la construction de notre avenir : Sankôfa ! Retour vers le futur !

Radyo Shak : la ghetto biennale vue par clocktower

En attendant la biennale, Clocktower a lancé sa propre série Ghetto Biennale: Radyo Shak, diffusant de la musique haïtiennes, des DJ sets et laissant l’antenne à des maisons de disque, des expatriés, des artistes, et autres, pour donner aux auditeurs une vision complète du paysage audio d’Haïti dans le monde aujourd’hui. Et voici la sélection de B(s)ttF : PROFITEZ-EN !

Mark Dery, l’entretien (4/4) : Futurs alternatifs et la place (ambiguë) de l’Afrique

Si l’on en croit une prédiction qui n’est peut-être plus si improbable que ça, les nanotechnologies et l’intelligence artificielle (IA) rendent plus que jamais imminente la menace de la disparition de l’humanité. Cela dit, les discours perpétrés depuis les trans-humanistes jusqu’aux défendeurs de la Singularité doivent immédiatement être passés au crible !

YZ raconte « Amazone » : « J’ai cherché les guerrières du passé pour parler à celles du futur »

Dans l’actuel Bénin, pendant la première guerre franco-dahoméenne dans les années 1890, il y avait un régiment de femmes combattantes, les Amazones du Dahomey, qui protégeaient le roi lui-même. Choisies pour leur physique robuste et athlétique, ces guerrières intrépides qui tranchaient la tête des soldats français, étaient socialement assimilées aux hommes.