AFROFUTURISME CLANDESTIN (2/2)

En octobre dernier, nous avons sous-titré en français le film « Space is the Place » de Sun Ra. Il était temps que nous le partagions avec vous! / Mais comme nous apprécions la causette, nous profitons aussi de l’occasion pour partager quelques pensées abordées dans un discours à Johannesburg lors des conférences Black Portraitures III en novembre 2016.

AFROFUTURISME CLANDESTIN (1/2)

En octobre dernier, nous avons sous-titré en français le film « Space is the Place » de Sun Ra. Il était temps que nous le partagions avec vous! / Mais comme nous apprécions la causette, nous profitons aussi de l’occasion pour partager quelques pensées abordées dans un discours à Johannesburg lors des conférences Black Portraitures III en novembre 2016.

L’amour et la violence

« Tout ce que je me rappelle, c’est l’indicible douleur […]. Oui, cela représente véritablement quelque chose, quelque chose d’indicible, dans une nation anglo-teutonique et antisexuelle, d’être né noir. Très bientôt, sans même vous en rendre compte, vous abandonnez tout espoir de communion. Les Noirs, pour la plupart, baissent les yeux ou les lèvent au ciel, mais ne se regardent pas les uns les autres, et les Blancs, pour la plupart, détournent le regard. Et l’Univers est comme un tambour creux. Il n’y a aucun, absolument aucun moyen, me semblait-il alors et m’a-t-il encore parfois semblé depuis, de vivre normalement, d’aimer […] ou d’être aimé. »

L’ « ART CONTEMPORAIN AFRICAIN », AU FEMININ.

L’art contemporain a vu ses limites traditionnellement restreintes à un marché occidental s’étendre à d’autres continents. Si la légitimité de l’art contemporain africain, longtemps considéré comme un art mineur, n’est plus à prouver, les femmes en sont la nouvelle minorité. Leur place est une question pertinente à la croisée des gender, des postcolonial et des cultural studies. Un des enjeux consiste à comprendre le concept de féminisme sur le continent africain illustré par les travaux d’artistes femmes africaines ou de la diaspora.

l’afrofuturisme en 3 points EXPANSION(S)

La SF et autres genres fantasy ont aujourd’hui cessé d’etre une contre-culture, perdant de leur caractère alternatif et parfois subversif. Toutefois, l’idée de durabilité écologique, en «rapprochant» significativement l’avenir, pose une urgence a changer le présent, ici et maintenant. Ce à quoi s’ajoute la démocratisation d’un certain nombre de savoirs & pratiques et l’explosion des styles & références qui ont fait évoluer la notion de marge (espaces dématérialisés, communautés virtuelles, etc.). L’AFROFUTURISME engage ainsi un changement global, créatif et d’actions. Prenant le parti de ceux qui pendant des siècles, marginalisés, ont incarnés l’altérité, il s’adresse plus que jamais à l’ensemble du monde. Inclusif et foisonnant, hétérogène et décomplexé, trans- (au sens premier de traversée), il nous invite à performer le monde.

l’afrofuturisme en 3 points CONCEPTUALISATION

L’afrofuturisme se fait (re-)connaître par son rapport à la fiction, voire à la science-fiction. Plus qu’une échappatoire, il propose des alternatives à un présent qui, au pire nous refuse toute existence, au mieux échappe à notre influence. C’est l’avènement de nouveaux imaginaires comme outils de remise en question et de critique, pour de nouvelles narrations de l’histoire. Fait d’auteur.e.s qui, opiniâtres, proposent de nouvelles représentations du monde – plus ou moins radicales mais toujours neuves – l’afrofuturisme permet d’envisager, d’imaginer et de faire advenir le monde autrement. Par delà le songe, il devient méthodologie prospective.

l’afrofuturisme en 3 points INCARNATION

L’afrofuturisme est d’abord l’affaire de parcours individuels. Entre fantasmes personnels, provocation et leadership, il est le fait de personnalités fortes et libres dont la mission n’est autre que d’insuffler à chacun le courage nécessaire à sa propre émancipation, à son auto-définition. Jouant des lois et des habitudes communes ou imposées, écrivant leur propre mythologie, leur modèle sert à lui seul de manifeste. Musiciens, ils feront de l’engouement pour la « black music » le levier de diffusion de leur message – éclectique, impossible, dense. L’afrofuturisme se pose dès lors comme un mode de vie original et auto-déterminé : c’est la force du mythe.

B(s)ttf x Musée du Quai Branly

Un grand saut dans l’univers de l’exposition « The Color Line » du Musée du Quai Branly – Jacques Chirac : c’est le premier Before de la saison et c’est en collaboration avec Blacks to the Future ! Le temps d’une soirée, explorez la culture africaine-américaine à travers une programmation variée, mêlant traditions et création contemporaine.

B(s)ttf x Musée du Quai Branly

Les Week-ends sont un nouveau rendez-vous pour découvrir une exposition de manière inédite ! Musiciens, danseurs, artistes plasticiens, conteurs et conférenciers investissent le musée pour vous faire vivre un moment unique, autour de l’exposition « The Color Line – Les artistes africains-américains et la ségrégation » et explorer près de 150 ans d’histoire de l’art africain-américain. Activités gratuites, en accès libre ou sur présentation d’un billet d’entrée au musée, dans la limite des places disponibles.

L’importance d’être en retard (The Importance of Backwardness) – 2/2

« Pays en retard », « pays sous-développés », « Sud » et « Suds », « Tiers-Monde », « Quart-Monde », « Tristes Tropiques » ou « Terres de bonne espérance » […]. Tous ces mots, nous les apprenons au collège, au lycée, à l’université, pendant les cours de géographie… Mais par rapport à quoi ces pays sont-ils donc en retard ?

L’importance d’être en retard (The Importance of Backwardness) – 1/2

« Pays en retard », « pays sous-développés », « Sud » et « Suds », « Tiers-Monde », « Quart-Monde », « Tristes Tropiques » ou « Terres de bonne espérance » : autant de termes, parmi d’autres, plus ou moins « politiquement corrects » utilisés pour désigner des espaces « à la traîne », en retard. « Backward », en somme.